Du soleil surmonté d’une croix sans
artifice s’échappent des rayons alternativement droits
et flammés. Il est maintenu sur la tige par un bouquet de feuilles
d’acanthe. Un nœud piriforme étranglé est placé
entre deux collerettes à décor végétal.
Le pied est un large ovale bordé d’une frise en doucine
renversée de feuilles d’acanthe ajourées, limitée
à sa partie supérieure d’un rang de perles. Le replat
est un beau décor floral repoussé et martelé.
Le style de ce rare ostensoir l’apparente aux ostensoirs français
de la deuxième moitié du XVIIe siècle. Le décor
du pied, de la tige et du cercle du soleil est uniquement végétal
et annonce déjà le XVIIIe siècle. Seules quelques
grappes de raisin avec leur symbolique eucharistique apportent une note
religieuse à cet objet cultuel.
Deux poinçons, l’un portant la date abrégée
86 pour 1686 et l’autre le poinçon d’orfèvre
aux initiales O R séparées par un point et une hermine,
petite fleur de lys couronnée au-dessus, un L au-dessous. Ce
poinçon est celui d’Olivier Le Roy, orfèvre à
Morlaix (1643-1693), dont une vingtaine d’œuvres sont connues,
particulièrement en Bretagne. Bien entendu la question se pose
de savoir comment cet objet est parvenu à Aubréville.
S’agit-il d’un achat sur place ? S’agit-il d’un
don ? Aucune archive n’est venue apporter jusqu’ici une
réponse.